Depuis 2008 et le plan de vidéo protection mis en place lors du mandat présidentiel de Nicolas Sarkozy, le nombre de systèmes de vidéosurveillance installés par les municipalité s’est largement généralisé. On en compte maintenant plus d’un million sur tout l’Hexagone. Nice, Nîmes, Évry … en ont été les précurseuses. Ces villes ont fait de la sécurité, et plus globalement de la lutte contre le sentiment d’insécurité, leur priorité.
Dans un contexte politique et social où la sécurité publique est une préoccupation majeure, la vidéoprotection se positionne comme un outil incontournable.
Il faut faire une distinction entre les types de caméras situées dans l’espace public : celles qui enregistrent et transmettent uniquement l’image brute, et celles qui analysent de manière automatisée, en temps réel.
L’analyse peut être faite de façon statistique, pour, par exemple, mesurer le taux d’affluence sur telle voie, ou la fréquentation de tel transport, afin notamment d’adapter ou de moduler les infrastructures publiques – ou bien ’analyser de façon qualitative : types de comportements, d’actions, de profil.
Il existe différentes typologies de systèmes de vidéo protections. Pour en identifier deux majeurs ici : il s’agit des caméras fixes, et des caméras piétons qui, elles, sont mobiles et souvent intégrées à l’uniforme des forces de l’ordre (un système analogue à celui des GoPro).
La caméra se place d’abord comme un outil de dissuasion face aux délinquants et criminels potentiels. Elle va détruire la notion de délit d’opportunité, en imposant une perception constante du risque d’être attrapé. La présence de caméras nocturnes permet également de surveiller les zones les plus sensibles, elle réduit la vulnérabilité de certaines zones.
Alliées des forces publiques, elles ont de multiples avantages :
- vérifier les comportements des motards et automobilistes sur les zones de traffic,
- détecter une tentative d’intrusion,
- identifier un colis abandonné,
- repérer toute situation anormale aux yeux des collectivités,
- et surtout : réduire le sentiment d’insécurité.
Un passage de la notion de « vidéosurveillance » à celle de « vidéoprotection » témoigne de la volonté de protéger plutôt que de punir.
L’utilisation de la vidéoprotection en complément d’autres mesures de sécurité, telles que des actions de sensibilisation, le déploiement d’agent.e.s de prévention et médiation (APM), ainsi que des efforts de salubrité et d’éclairage des infrastructures, permet une approche holistique de protection des citoyens, professionnels et des administrations.
Dans le cadre des transports en commun, où le sentiment d’insécurité est le plus élevé, la vidéoprotection joue un rôle crucial. Les caméras installées dans les gares et à l’intérieur des bus, tramways, métros … offrent une surveillance constante pour dissuader les comportements délictueux et faciliter l’intervention rapide des forces de l’ordre en cas d’incident.
Soulignons que l’installation de caméras dans l’espace public nécessite une autorisation préalable de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés). Cette démarche garantit le respect des droits des individus tout en assurant la protection collective.